La genèse tome 1.

Il serait   inopportun de considérer ce rapport comme un document historique et d’en extraire une synthèse “ grand public ”

                                https://www.facebook.com/groups/mururoafangataufa


















1961, c'est la fin des essais, d'où une confusion sur le documents ci-dessus. 1961, c'est l'arrêt des essais à Réggane.Sur 17 tirs

 .1960 à 1961,  4 essais aériens à Reggane

Date Nom de code Puissance

(en kilotonnes de TNT)

13 février 1960 Gerboise bleue 70 kt.

1er avril 1960 Gerboise blanche moins de 5 kt.

27 décembre 1960 Gerboise rouge moins de 5 kt.

25 avril 1961 Gerboise verte moins de 5 kt.










La genèse tome 1, est insuffisante pour se donner une idée de l'historique du nucléaire militaire Français. Elle est  longue, pas facile à comprendre, et de plus ancienne. Donc elle peut servir de base de données à certaines recherches, mais ne s'inscrit plus dans le cadre actuel.
Reprenons. 

Les doctrines militaires américaines et britanniques afférentes aux armes nucléaires ont été inspirées des opérations de la Seconde Guerre Mondiale, et tout particulièrement de la doctrine du bombardement stratégique. Selon les théories formulées par le général italien Giulio Douhet. l'américain William Mitchell, et le pilote russe Alexandre de Seversky, ainsi que Lord Hugh Trenchard la doctrine du bombardement stratégique indifférencié, incluait aussi bien la destruction de cibles militaires que l‘anéantissement massif d‘installations civiles, économiques ou industrielles.
Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki démontrèrent le poids effectivement déterminant du bombardement stratégique lorsqu’il est en mesure d'utiliser des charges nucléaires.
Le développement d'armes nucléaires et de vecteurs associés devint une priorité absolue pour toute nation désirant conserver son rang dans les relations internationales de l’après Seconde Guerre Mondiale. Les Britanniques avaient fourni une aide décisive à la réalisation du projet Manhattan, mais il leur manquait encore l'essentiel, en l‘occurrence le savoir faire indispensable à la construction d'une arme nucléaire. Cependant les relations étroites établies avec les Etats Unis devaient leur faciliter considérablement la tâche.
Pour la France, qui ne participa pas au projet Manhattan, les connaissances acquises étaient encore plus fragmentaires que celle des britanniques Le développement d’un programme nucléaire militaire national allait donc se réaliser sur une longue période et ne déboucherd‘une manière décisive qu’en 1960.

LA FRANCE ET L’ARME NUCLEAIRE : L’ INSTRUMENT DE LA PUISSANCE. l- GENESE DU PROGRAMME.
L'intérêt de l’Armée française pour l‘Arme nucléaire débute en 1952. il s'agit d'un intérêt limité à un petit cercle d‘officiers, dont le plus célèbre est sans doute le général Charles Ailleret. qui considère le caractère résolument moderne de cette arme et les conséquences militaires découlant d‘une telle novation. La pensée de Charles Ailleret ne comporte pas réellement alors d'exposé d'une doctrine stratégique. Tout au plus, trouve—ton une formulation rudimentaire du concept de “ dissuasion proportionnelle ".il estime que le nucléaire procure, à moindre frais une puissance explosive supérieure à celles des charges conventionnelles et un intérêt tout particulier à l‘échelon tactique sur le champ de bataille,. même si par ailleurs, il ne néglige pas l'apport de l'arme nucléaire à la position politique de la France : stature nouvelle au sein de l'Alliance Atlantique, et surtout avantage décisif vis-à-vis de l'Allemagne. ll défendait également la thèse fort controversée, des applications civiles des recherches nucléaires militaires.
Même si le nombre des officiers français réellement concernés par les questions nucléaires était réduit, les écrits assez nombreux de leur chef de file allaient exercer une puissante influence. Cette influence s'explique autant par la qualité des arguments avancés par Charles Ailleret que par l'évolution du contexte international. L'adoption en décembre 

LA FRANCE ET L’ARME NUCLEAIRE : L’ INSTRUMENT DE LA PUISSANCE. l- GENESE DU PROGRAMME.
L'intérêt de l’Armée française pour l‘Arme nucléaire débute en 1952. il s'agit d'un intérêt limité à un petit cercle d‘officiers, dont le plus célèbre est sans doute le général Charles Ailleret. qui considère le caractère résolument moderne de cette arme et les conséquences militaires découlant d‘une telle novation. La pensée de Charles Ailleret ne comporte pas réellement alors d'exposé d'une doctrine stratégique. Tout au plus, trouve—ton une formulation rudimentaire du concept de “ dissuasion proportionnelle ".il estime que le nucléaire procure, à moindre frais une puissance explosive supérieure à celles des charges conventionnelles et un intérêt tout particulier à l‘échelon tactique sur le champ de bataille,. même si par ailleurs, il ne néglige pas l'apport de l'arme nucléaire à la position politique de la France : stature nouvelle au sein de l'Alliance Atlantique, et surtout avantage décisif vis-à-vis de l'Allemagne. ll défendait également la thèse fort controversée, des applications civiles des recherches nucléaires militaires.
Même si le nombre des officiers français réellement concernés par les questions nucléaires était réduit, les écrits assez nombreux de leur chef de file allaient exercer une puissante influence. Cette influence s'explique autant par la qualité des arguments avancés par Charles Ailleret que par l'évolution du contexte international. L'adoption en décembre 1954 par l'OTAN.



 d'une doctrine visant à l‘utilisation des armes nucléaires tactiques en cas d‘agression des forces soviétiques en Europe apportera pour la France une incitation supplémentaire à développer un programme militaire autonome selon l'analyse de Robert E. Osgood..

A partir de cette amorce, le programme militaire français va prendre corps par étapes successives marquées par une grande circonspection politique, mais poussé par la pression grandissante d'événements extérieurs.
La France se trouve confrontée à des opérations, d’abord en Indochine puis en Algérie, motivées par la volonté de maintenir son empire colonial, et a travers lui, un statut de grande puissance. Mais cet engagement a deux inconvénients :
— il contribue à une sorte de vide militaire français en Europe alors que débute la guerre froide.






 et au moment où le réarmement de l’Allemagne et son admission dans l’OTAN réanime une certaine inquiétude
— il affaiblit sa position à l'intérieur de l'Alliance Atlantique et l’amène à entrer en conflit avec
la ligne politique définie par les Etats-Unis qui soutiennent le principe de l'autodétermination des peuples ‘.
L‘arme atomique apparaît donc comme un moyen efficace de combler une zone de
“ basses pressions militaires”, qui plus est, de la combler sur une base autonome et d'empêcher le renouvellement de situations désagréables.
Par ailleurs il devient de plus en plus clair en raison de la guerre froide que l’Europe occidentale et donc la France sont tributaires du parapluie américain. Dans ce contexte l‘existence du “ Spécial Relationship ” anglo-américain, et la reconstitution accélérée de l'axe nucléaire sur la période 1956-1958, crée une situation discriminatoire à l'encontre de la France, illustrée notamment par l'affaire du “Nautilus", en 1956, lorsque les français échouent dans l'obtention d'un traitement plus équitable de la part des Etats— Unis. La France se trouve explicitement renvoyée au rang “d'allié de second rang”. Jacques Chaban-Delmas alors Ministre des Armées estime qu‘un tel refus condamne la France à une situation de “ décadence permanente ”.
Ainsi, sous la lVème République, le programme nucléaire militaire est conçu (tardivement par les hommes politiques) comme un moyen de préserver le statut de la France auprès des puissances nucléaires de l‘Alliance atlantique, sans avoir clairement l'intention de quitter cette alliance. Cette longue maturation qui se produit en plusieurs étapes à partir de 1952 va déboucher en 1956-1957 sur des décisions concrètes lançant de façon pratiquement irréversible ce développement, au moment où il devient évident qu'une coopération avec les Etats Unis devient illusoire.
Après 1958, l'approche gaullienne de la force de dissuasion va être une rupture complète avec les engagements de la IVème République, notamment sur le plan des
relations franco-américaines et sur la position de la France au sein de l‘OTAN. Par contre, sur un plan technologique, il ne s'agit en réalité que d‘une continuité. Cet aspect de continuité a été occulté par l'ampleur des moyens financiers mis à disposition des systèmes d'armes nucléaires par la loi de programme militaire de 1960, par la priorité absolue donnée au programme et par l'apparition du concept de “ force de frappe ” par le général de Gaulle.

Lors de la bataille de Dien Bien Phu. les négociations franco—américaines ne permirent même pas d'obtenir une aide matérielle suffisante. Cet événement regrettable fut renforcé en 1956 par l'impossibilité d'obtenir un soutien actif des Etats-Unis, en particulier lors de l‘affaire de Suez.


La puissance et la cohérence du discours militaro—diplomatique du fondateur de la Vème République créa l‘illusion d'un nouveau départ dans l'aventure atomique française, quand bien même ce départ remontait à l'année 1952 et que les décisions fondamentales avaient été prises en 1957-58.

Il - GENESE DE LA DOCTRINE.
La création d‘une doctrine d'emploi ne fut l'objet de l'attention que de groupes d'experts militaires, plus ou moins secrets. On a déjà relevé le rôle de pionnier joué par le général Ailleret. Lorsque le général Paul Ely revient en France après avoir servi en lndochine afin de devenir Chef d'Etat—major général des Armées, il crée un Comité d'études des questions stratégiques et des armes nucléaires. Des travaux menés sous l'égide de ce groupe, il ressortit l'idée que l‘existence d‘une force de dissuasion française est tout à la fois favorable ‘a la France et à l'Alliance Atlantique en multipliant le nombre de centres décisionnels autonomes qu'un adversaire potentiel doit prendre en compte dans l'organisation d‘une attaque.

Selon les théoriciens de l'époque, cette force de dissuasion demeurait partie intégrante du dispositif de l‘Alliance. Mais dans l‘hypothèse d‘un désengagement des EtatsUnis entraînant un affaiblissement de la protection nucléaire, elle exposait l‘Union soviétique à une riposte immédiate, susceptible d'impliquer à nouveau les forces américaines.

Dans un article publié en 1957, le général Paul Ely estime que la France devait posséder un instrument militaire flexible, capable de répondre d'une manière différenciée à des menaces différentes, avec un potentiel suffisant pour intervenir n'importe ou dans le monde pour la protection des intérêts nationaux. Tout en conservant les moyens de représailles nucléaires intégrés dans la structure militaire de l'OTAN., le général Ely suggère que ces forces soient organisées selon une triade qui présageait remarquablement le dispositif qui fut entérine‘ par le général de Gaulle : force de bombardement stratégique ; missiles balistiques (sol-sol) ; engins lancés à partir de plates—formes sous— marines.
Salon,-:le général Ely, le terme de “force de frappe ” visait à décrire un concept stratégique beaucoup plus large, que l‘on qualifierait aujourd'hui de dissuasion élargie, combinant une référence simultanée a des capacités de manœuvre conventionnelles et nucléaires susceptibles d'intervenir dans des situations défensives ou offensives.
Parmi les autres promoteurs de l'arme nucléaire, il convient de signaler les généraux Maurice Challe, Paul Stehlin, Jouhaud, Lavaud, Buchalet. Sur le plan de la réflexion stratégique pure, trois personnages s'illustreront par des réflexions d’une ampleur exceptionnelle et d‘une grande rigueur intellectuelle : Pierre-Marie Gallois, André Beaufre, et Lucien Poirier l‘homme qui mettra en forme la doctrine nucléaire officielle de la France.

L'ACQUISITION DE LA PUISSANCE : LA RÉALISATION DES CENTRES D' EXPÉRIMENTATIONS NUCLÉAIRES.

I - LES DÉCISIONS POLITIQUES.

A partir des bases posées à la Libération (création du CEA.) et de la réflexion menée à partir de 1952, des décisions politiques vont être prises avec beaucoup de prudence. Jusqu'en 1954, la France comme la plupart des pays membres de l'O.T.A.N. accepte la domination américaine dans la mesure ou cette domination de fait offre une garantie intéressante à l‘encontre de l'Union-soviétique. A l‘abri du bouclier américain les nations du vieux continent non “satellisées " par l'URSS. recouvrent assez rapidement leurs capacités économiques. Cependant le poids stratégique des Etats Unis dans l'alliance devient exorbitant. Lorsque la France ne peut s‘opposer avec succès au réarmement de l‘Allemagne, une alternative permettant de compenser avantageusement ce problème se fait jour. Il s‘agit de développer une force de dissuasion nucléaire alors que le droit en sera dénié à l'Allemagne de l'Ouest aux termes des accords de Paris et de Londres en 1954.
Un pas important est donc franchi en 1954 sous le gouvernement de M. Pierre Mendès France. Mais il faut attendre 1956 pour voir se concrétiser les éléments constitutifs d‘un programme: des objectifs, des crédits, une organisation, des échéances.
En 1956, Bourgès-Maunoury alors ministre des Armées se rallie ouvertement aux arguments défendus par le général Ailleret, en indiquant que l‘arme atomique est un élément indispensable pour une politique de défense nationale. C‘est un pas important en ce sens que l‘on va quitter le domaine secret peu propice aux avancées décisives.
A la fin de l'année 1956, le Chef d'Etat-major Général des Armées prend deux décisions qui s‘appuient sur les réflexions doctrinales en cours : le développement d'un programme d'engin balistique à longue portée et la production du premier prototype du Mirage IV, qui historiquement sera le premier vecteur de la force de dissuasion stratégique française par adjonction d'avions ravitailleurs C—135 achetés aux Etats Unis.
Jusqu’au bout le gouvernement français va cependant conserver l'espoir d’un accord possible de développement avec les Etats Unis, analogue à celui qui existait avec le Royaumé uni. Conforté par une déclaration du secrétaire d’Etat américain, M. John Foster Bulles, le Président du Conseil, Félix Gaillard entame immédiatement des négociations avec les autorités américaines. Le Ministre des Armées Jacques Chaban-Delmas estime qu'il y a lieu d'établir un lien entre l‘installation des systèmes d‘armes nucléaires sur le sol national et la possibilité de voir l‘administration américaine apporter une aide au programme nucléaire militaire français En cas d’installation de missiles de portée intermédiaire sur le sol national, le Gouvernement français souhaite également un partage de la décision de mise à feu des engins.
Ces requêtes sont finalement rejetées.
Quant il devient évident que l’aide américaine reste incertaine et restrictive et que surtout le partage de la décision de mise a feu d’engins déployés sur le sol national ne trouve pas de réponse satisfaisante, la décision s’impose. Le président Félix Gaillard finalise en 1957 et 1958 le programme en l’officialisant, en fixant un calendrier et en affectant les crédits nécessaires.
Ces requêtes furent finalement rejetées? Quad il devient évident que l'aide incertaine et restrictive et surtout le partage de la décision de mise à feu d'engins déployée sur le sol national ne trouve pas de réponse suffisante. De là la décision s'impose. Le président Félix Gaillard finalise en 1957 et 58 le programme en l'officialisant, et en fixant un calendrier pour y affecter les crédits nécessaires.

Il - NAISSANCE D’UNE ORGANISATION ET D‘UN DISPOSITIF D’ESSAI.

Au fur et à mesure de la lente gestation du programme, une structure se met en place au niveau des armées, au niveau du CEA, et pour couronner l’ensemble en interface avec le niveau gouvernemental. Elle aboutit dés 1958 à une organisation qui va perdurer sans modification essentielle.
C’est également en 1958 qu'est choisi le premier centre d’expérimentations, le site de Reggane, outil indispensable au développement du programme.
A partir de 1960, année du premier essai nucléaire aérien, la France va utiliser successivement trois centres d‘expérimentations :
- celui de Reggane dans le Sahara occidental, où seront effectuées les quatre premières explosions aériennes de faible puissance,
- celui d‘ln Amguel, dans le Hoggar, où sera exécutée entre 1962 et 1966, une série d’essais souterrains de moyenne puissance, avec des risques de contamination très réduits,
-le Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP), à compter de 1966.
En 1962, la signature des accords d’Evian d'une part, la nécessité de disposer d‘un
champ de tir aérien pour des essais de forte puissance d’autre part, amènent les Armées, après une intense activité de prospection à orienter le choix du gouvernement sur la création d'un polygone d'essai dans le Pacifique. En effet, la Polynésie était le seul territoire de souveraineté française à offrir de vastes étendues inhabitées, compatibles avec les critères de sécurité radiologique très stricts tels qu'ils furent établis par les Etats majors et les différents organismes destinés à définir les règles de sécurité concernant les populations et les expérimentateurs (Commission Consultative de Sécurité, Commission de sécurité des Sites).
Ill - Les PROGRAMMES.

La période 1960—1969 s'est avérée particulièrement fertile sur le plan technologique puisqu‘elle aboutit à la conception et à l'entrée en service de la première composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française. Les travaux accomplis durant cette période concernent le développement de la deuxième composante (missiles sol-sol) et surtout conduisent à l‘acquisition de la technologie thermonucléaire, le 28 août 1968. Ce qui représente et implique un programme scientifique très ambitieux, un approfondissement considérable dans les secteurs de la physique moléculaire et la mécanique des milieux continus.

A partir de 1975, la maîtrise acquise autorise une diminution de la puissance des engins expérimentaux et en conséquence il redevient possible, en relevant un défi technologique, de réaliser des essais souterrains. Le Centre d’expérimentations du Pacifique se révèle, après étude, parfaitement adapté a cette nouvelle méthode qui utilisera en fait deux techniques assez différentes, sinon dans le pn‘ncipe, du moins dans les modalités: puits creusés sur la couronne émergée des atolls, puis a compter de 1981 et d'une manière progressive, puits creusés dans les lagons.
Les modalités d‘essais, aspect visible du développement du programme nucléaire, ne doivent pas occulter l’extraordinaire progrès scientifique et technologique réalisé en amont pour concevoir et en aval pour exploiter les résultats: modélisation des réactions de plus en plus fine utilisant de puissants moyens de calculs, dispositifs destinés à étudier les phénomènes d'amorçage (tirs froids), laser de puissance permettant d’approcher les conditions du milieu physique, et tout particulièrement avancée extraordinaire, quantitative et qualitative, dans les dispositifs de mesures des paramètres lors des essais, véritable finalité de l‘expérimentation.
Ces progrès considérables vont permettre la mise au point des différents systèmes d'armes, en rattrapant le retard initial de la France, et amorcer le virage vers une limitation des essais rapidement transformée en arrêt définitif et total, hypothèse inimaginable au départ.
Tout au long de la période, la réalisation des essais en minimisant les risques sanitaires et écologiques a été un souci permanent des autorités et des expérimentateurs.
Des grands services spécifiques ont été créés pour assurer la sécurité radiologique et le contrôle biologique du milieu vivant, afin de garantir non seulement la santé des expérimentateurs, mais aussi celle des populations directement concernées et d’évaluer l'impact global à l‘échelon de la planète. Ces services ont atteint leur extension maximum à la création du Centre d'expérimentations du Pacifique alors que les objectifs des essais nécessitaient de procéder à des explosions atmosphériques de forte puissance. Dotés de scientifiques de haut niveau dans toutes les disciplines concernées, mettant en œuvre des matériels et équipements les plus performants pour prélever, analyser et mesurer, ils ont mis au point des méthodes de suivi et de synthèse particulièrement fondées au niveau scientifique, permettant à la France de présenter un bilan précis et incontestable.
Pour assurer la sécurité, une autre science, la météorologie, a été largement utilisée
et développée, à la fois à travers un puissant dispositif et des études de fond sur les mouvements de l‘atmosphère.
Les résultats de tous ces travaux et contrôles ont été en permanence intégrés dans les modalités d’essais, contribuant à en limiter au minimum les effets néfastes. Cependant les très grandes précautions prises et les excellents résultats constatés 
n'empêcheront pas, tout au long,—de la période des essais, une forte contestation internationale. Celle ci, à motivation plus politique que sanitaire et écologique, sera habilement amplifiée, et orchestrée par l’organisation Greenpeace.
En 1991, dernière année d‘essais avant le moratoire, après trente ans d'effort, la France avait ainsi pratiquement rejoint qualitativement les deux grandes puissances. Il lui restait encore à franchir une dernière étape, lui permettant de garantir à long terme la fiabilité et la sécurité de ses forces nucléaires et la crédibilité de sa dissuasion, même en cas d'arrêt des essais. Ce moratoire non préparé pour s'adosser sur un système de simulation capable de pallier l'arrêt de l’expérimentation, sera un nouveau handicap à surmonter. Après quatre années de suspension, marquées par une profonde réflexion stratégique et scientifique, la dernière série réalisée en 1995-1996 sera une réponse, sans doute imparfaite, mais bien réelle et positive à la poursuite de ce grand dessein qui depuis plus de trente ans a donné à la France une période de paix et une position éminents dans le concert des nations. 

IV - PRESENTATION DU RAPPORT SUR LES ESSAIS NUCLÉAIRES.

L‘objet du présent rapport est de rendre compte chronologiquement, et de la manière la plus fidèle possible, de cette grande aventure scientifique rendue possible par des choix
politiques judicieux, mais surtout par la compétence des personnels des Armées et du CEA…
La première partie est l‘histoire des opérations, telles qu'elles se sont déroulées sur les différents sites d‘expérimentations et tout particulièrement au Centre d’expérimentations du Pacifique qui en fut le plus important quantitativement et qualitativement. 
En effet, de 1966 à la dernière campagne de 1995, le C.E.P., à l’instar de ses prédécesseurs du Sahara (C. S. E. M. et C. E. M. O. ) a constitué avant toute chose, et sur une échelle bien supérieure, un grand laboratoire permettant au C. E. A. d’ accomplir toutes les mesures scientifiques indispensables pour confronter les conceptions expérimentales aux résultats effectifs.

Le rapport constitue un référentiel de documents qui semble être exhaustif au regard des informations exploitables et compatibles avec le niveau de classification du présent rapport. Les étapes relatives à la décision politique et plus particulièrement celles afférentes à la période de la IVème République, ont été incluses par souci de cohérence dans l’exposé chronologique du programme d’expérimentation nucléaire. Toutefois, il est bien évident que l’aspect décision politique reste incomplet. En conséquence, il est donc inopportun de considérer ce rapport comme un document historique et d’en extraire une synthèse “ grand public ”.









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire